C’est une toute petite affaire familiale qui a commencé en 2004 quand le grand-père a acquis un bout de terre pour y construire un restaurant. Depuis la construction de l’autoroute de la frontière par le gouvernement mexicain au début des années 1990, qui a rendu la jungle lacandone bien plus accessible, les touristes ont commencé à venir mais au compte-goutte.
Le grand-père s’est dit alors qu’il fallait imaginer des activités pour les attirer, comme des visites guidées dans la jungle, des cérémonies traditionnelles maya et … prévoir des infrastructures pour les accueillir.
La photo ci-contre est issue de leur site : nous n’avons pas pu assister à une telle cérémonie car elle ne nous a pas été proposée.
C’est ainsi que sont nées les trois premières chambres proposées: nous avons été logés dans celle de gauche, tandis que les garçons ont eu droit à la chambre de droite.
Les chambres sont simples mais d’une propreté irréprochable.
Les murs de séparation ne montent pas juqu’au plafond : c’est ainsi que nous avons su que deux jeunes filles logeaient dans la chambre du milieu mais tout le monde s’est montré très discret, heureusement.
En 2011, ils se sont agrandis et disposent maintenant de « suites », avec terrasse et balcon.
C’est là que Rodolfo, notre guide, et Victor, notre chauffeur, ont passé la nuit. Manifestement, ils connaissent bien la famille.
Au restaurant, nous avons pu admirer le travail minutieux que requiert la mise en place d’un toit de chaume.
Après le repas, le chef de famille nous a demandé ce que nous aimerions pour le petit-déjeuner, nous proposant entre autres des céréales et du lait.
Olivier et moi avions très envie ce soir-là de quelque chose de « normal » (pour nous) et nous avons opté pour les céréales.
J’ai remarqué tout de suite que Rodolfo était contrarié.
Il n’a pas été nécessaire de le pousser longtemps à parler.
Dès que je lui ai tendu la perche, il m’a demandé « je croyais que l’écotourisme faisait partie de vos convictions ? ». Je ne comprenais pas et il a poursuivi « Où voyez-vous des vaches ici ? ». Ben… « Et où croyez-vous qu’ils vont trouver vos céréales ? ».
Les indigènes vivent quasiment en autarcie : il ne faut jamais l’oublier et ne pas demander ce qu’ils sont obligés d’aller acheter … très loin.
Nous sommes dans la jungle lacandone et pas dans la banlieue de Palenque !
D’autres infrastructures touristiques ont été créees par d’autres familles de la communauté et l’on passe de l’une à l’autre sans même s’en rendre compte
Ainsi, pour avoir un accès internet, c’est chez le voisin qu’il faut aller : on y trouve tout, c’est « le » magasin de la communauté : voyez les piles, les ramettes de papier. C’est aussi une épicerie, une droguerie, …
Pendant que Pascal s’activait devant le PC, nous nous sommes promenés dans les environs, particulièrement soignés.
Plusieurs magnifiques peintures égayent certains bâtiments. Celle-ci est ma préférée.
Voyez ces magnifiques crotons qui égayent tout le village.
La profusion de fleurs est telle qu’on pourrait croire qu’elles poussent spontanément : il n’en est rien, bien sur. Le résultat est superbe.
La rivière invite à la baignade ou tout simplement à se détendre, d’autant plus que la communauté a prévu une série de hamacs dans lesquels vous pouvez vous installer et vous laisser bercer par le doux murmure de l’eau.
Ce fut une expérience un peu mitigée car nous ne nous sentions absolument pas bienvenus, tout juste tolérés. Ce que nous avons appris sur la situation de l’écotourisme dans la région explique peut-être cela.